L’HISTOIRE DU TELEPIF POSTER (2/3)

L’HISTOIRE DU TELEPIF POSTER (2/3)

Bientôt disponible en XS…

A la fin du 1er chapitre, nous laissions notre histoire à un moment charnière. Un mauvais moment pour tout dire…Celui où les éditions VMS décident de tenter l’impensable: Vendre chaque semaine un PIF sans gadget !!!

2-TELEPIF POSTER: La lente descente aux enfers…

Oui, le numéro 875 est en soi une révolution. Pas forcément celle que l’on attendait mais cela fait des années ( pour tout dire depuis 1981) que le calcul est le suivant: Les ventes du magazine baissent, car esclave de la qualité du gadget , beaucoup trop mis en avant comme argumentaire d’achat en kiosque depuis 1975. Ce qui a créé autour du contenu du magazine en lui-même, une forme de non identité, pourtant très forte une décennie en arrière.

A force de squatter les couvertures sans cesse, le gadget a fait passer derrière la pertinence  » lecture ». Les parents ont de plus en plus l’impression d’acheter une pochette surprise qu’un magazine.

Il faut donc trouver un moyen d’inverser cette courbe des ventes en mettant en avant le magazine en lui-même? et non pas forcément le gadget. Et arriver petit à petit à se passer du gadget.

Cette philosophie commence en 82 quand Pif Gadget devient : Le nouveau PIF et son gadget. Une première étape franchit notamment avec pour la première fois une couverture recto et verso. L’une vantant le gadget et l’autre le contenu du magazine. Ainsi, en kiosque, la façon de présenter le journal sur les étalages influera peut-être sur des motivations différentes et la rédaction pourra enfin remontrer que PIF est un journal rempli de contenu, de BD et d’infos. Et puis si le gadget est mauvais aux yeux des parents, la deuxième couverture rattrape le coup ( un enfant malin prétextant qu’il adore la BD qui est dans ce numéro)

1 recto ou verso pour t’appâter avec du contenu…

1 recto ou verso pour t’appâter avec le gadget

La nuance est faible mais PIF GADGET n’est plus et devient « le nouveau PIF et son gadget ». Ceci afin de bien expliquer que c’est un magazine avant tout et que la mention  » et son gadget » détachée en bas peut du jour au lendemain disparaître.

Une façon de tâter le terrain, complétée par une multiplication des publications à cette époque, pour que la trésorerie que génère et engouffre le magazine redevienne saine en tentant petit à petit d’amoindrir l’effet gadget et en faisant acheter d’autres publications VMS (pour la petite histoire, PIF SUPER GADGET avait été tenté pour petit à petit détaché le gadget du magazine principal et créer 2 achats distincts avec progressivement plus de gadget dans le magazine principal)

Mais la suite vous la connaissez…le gadget n’a jamais disparu, l’enlever déclenchant 1 risque d’écroulement des ventes qui serait fatidique pour le groupe.

Sauf qu’en 1986, la pression financière est de plus en plus forte et les éditions VMS doivent faire des économies. L’année commence donc avec 2 décisions: tout d’abord PIF et son Gadget est rebaptisé PIF tout court. Le logo du magazine change après 4 ans de stabilité et annonce la couleur: le magazine est débarrassé de l’obligation d’offrir un gadget !

La photo de ce numéro 875 évoque la deuxième et fondamentale décision: plus de cellophane !

Pif désormais, est un magazine qui peut t’offrir de temps à autre des cadeaux, et le mot devient maître dans cette nouvelle formule comme le montre ces scans de pages de ce numéro:

3 fois le mot « cadeau » dans l’éditoriale ? Si ça , c’est pas fait pour t’expliquer que l’ère du gadget est en phase terminale ?

Et le premier cadeau est un calendrier en papier !!
Normal,on ne doit plus ou peu pratiquer le cellophane pour économiser . Pif le Mag 2021 avant l’heure…

Oui plus de cellophane ! Du moins pendant 13 numéros, va être testé des numéros sans et avec pour voir l’influence sur les ventes. Pourquoi 13 ? parce que c’est la période nécessaire pour avoir les résultats de ventes via les retours des buralistes. A partir de la semaine 13, on connaît les ventes du 875, puis la semaine 14 du 876 etc…

Ceci explique que jusqu’au 899 , les éditions vaillant tenteront des numéros sans gadgets, avec , ou avec suppléments publicitaires ( les albums panini de COBRA et de JAYCE, respectivement dans le 879 et le 890 ) ou gadgets en papiers agrafés au centre du journal ( le Recorama par exemple du numéro 898).

2 exemples de numéro contenant un  » Gadget ( mot revenu très rapidement en lieu et place de « cadeau » ) en papier:

Mais plus les résultats tombent, plus ils sont catastrophiques…et on sait que durant cette période, les ventes ont chuté de plus de 30%. A partir du numéro 899, la décision est prise de remettre systématiquement chaque semaine 1 gadget et même de remettre du budget dans le magazine pour en proposer des plus beaux et plus variés. A ce sujet, cela se vérifiera sur la période 900-1000.

Mais notre télépif poster dans tout ça ? Que lui est-il arrivé face à ces révolutions?

Tout d’abord le voilà à partir du numéro 875 et pour toujours, agrafé au centre du journal. Cette décision impose que son format change, mais sa maquette reste la même et la grille de programme est toujours fidèle à son esprit d’origine. Le poster voit sa taille baisser de 20% mais avouons que ça reste encore très sympa et complet pour un gamin de l’époque.

Avant / Après le numéro 875

Mais revenons aux résultats de ventes énoncés précédemment. Le pari du sans gadgets a échoué et il faut donc remettre très vite ce constituant vital, car les abonnements ( 60% des ventes) et les ventes directes s’écroulent.

Le gadget revient, alors il faut faire vite des économies ailleurs. Vous vous souvenez des 100 pages du numéro 875? Dès le 893, on repart à 52 pages, ni vu ni connu. Et là aussi sans rien dire, le Télépif poster subit un régime drastique.

Cette fois-ci le poster réduit de 50% sa taille et la grille de programmation est abandonnée au profit d’une sélection de programmes ( tout à fait subjective) comme le démontre la galerie d’images ci-dessous.

« Heu…qui pense à l’âge du lecteur en lui proposant cette sélection de programmes ?« 

« A part BURAGO, il y a quoi de visible et lisible dans cette double page ? »

« La mise en page pense d’abord aux annonceurs publicitaires« 

« A droite, le poster jusqu’au 893, à gauche…le même supplément…mais à la diète« 

Et oui, vous l’avez sans doute compris en regardant les photos, télépif devient d’abord un support pour les annonceurs publicitaires qui, avec la réduction de taille de ce supplément, en veulent pour leur argent et occupent toutes les pages et plusieurs fois par semaine ( à ce propos, le contrat avec la marque BURAGO devait être conséquent parce que là, c’est un véritable matraquage et cela durera de longs mois).

S’il faut de la place pour la pub, il y en a moins pour les programmes et la fameuse grille que l’on aimait tous. En gros il faut faire des choix et celle-ci disparaît. Choix d’ailleurs accentués par le fait que la division qui s’occupait de la rédaction des contenus de Télépif était composée de gens qui travaillaient pour Miroir sprint , la société qui a fusionné avec Vaillant en 1981? et qui rapportait gros avec des revues sportives telles que Miroir du Cyclisme ou encore ONZE, le magazine football de référence. Oui mais cette équipe s’est aussi réduite avec les économies nécessaires ( et la revente du titre ONZE à un autre éditeur de presse) et du coup, rédiger le Télépif devient petit à petit une corvée, parfois entre les mains de stagiaires qui le remplissent selon leurs humeurs…on va dire. Parfois pour combler les trous, on insère même la rubrique du Gadget dans le télépif, histoire de remplir une page où on a rien à dire!

Mais le mécontentement des lecteurs est grand et se fait savoir à travers les courriers. En gros, la formule ne plaît pas.

Il faudra attendre le numéro 972 pour revoir une grille de programme et le retour d’une maquette rappelant celle des origines. Toujours en taille XS et avec une différence de taille….plus un ( ou si peu) posters de dessins animés !!!???

Quelques nouveautés néanmoins qui préfigure malheureusement de mauvaises idées pour la suite: l’interview Télépif et la dernière page pour de la publicité ou des partenariats

( Au passage, on ne saura jamais si elles étaient vraies, ou si les attachés de presse les donnaient ainsi)

Voici quelques photos pour illustrer cette nouvelle mouture:

Souvenez-vous dans la première partie, nous évoquions des tirages à plus de 200 000 exemplaires courant 83. En 1987, Pif Gadget ne tire plus qu’à 130 000 exemplaires et c’est peu dire que ce supplément Télépif, même s’il est apprécié, même s’il est support publicitaire vital au journal, doit coûter quand même un peu chaque semaine ?

Fausse croyance…et pour s’en rendre compte voici une archive sympathiquement instructive: Un bon de commande pour les impressions du Télépif du numéro 972 justement. A travers le tirage demandé on y devine le tirage du magazine ( 130 300 donc..) mais aussi le coût unitaire du Télépif en question ( à peine plus d’un centime de francs !)

Cela n’est donc pas le Télépif en lui-même qui coûte cher, c’est même un excellent support économique qui ne doit pas disparaître. Mais la réduction du tirage du journal sans réductions des coûts de fabrication du gadget ( bien au contraire ils augmentent sans cesse) commencent à chatouiller sévèrement la comptabilité.

Rappelons pourtant que malgré ces hausses, Pif coûtent toujours 10 francs depuis 1985…

« Mais nous étions en train de dire que les TELEPIFS POSTER à compter du 972, ne proposaient plus de posters de dessins animés, alors qu’ils sont les plus appréciés et que, pourtant, les fameuses truffes d’or annuelles de 1987 pointent le bout de leur nez…on dirait même que certaines images de dessins animés au sein de la grille des programmes n’ont plus lieu d’être…? « 

Une vraie raison à cela…et elle vous sera dévoilé très rapidement dans la troisième et dernière partie de l’histoire du TELEPIF POSTER !

1 indice ? ok ! mais 1 tout petit alors ( par sa taille du moins 😉

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